Il est midi Karnak est déserté par les touristes en mal de climatisation, le soleil à son zénith chasse les intrus, nous sommes seuls en ces lieux magiques dans ce monument royal, fragile et durable comme toutes choses en ce monde l’ombre dévoile les couleurs de l’akhménou, colonnes rouges aux formes phalliques cernées de bleu. Thothmès a allumé ici un feu éternel, magique dans lequel évolue le mystère des " chemsou hor »"en levant les yeux vers ce qui reste de la voute étoilée, le regard croise un ankh bleu lové dans l’or de la pierre côtoyant le traineau rouge d’Atoum ouadjet et nekhbet ne sont pas loin , rappelant que nous sommes au royaume du serpent et de l’oiseau, du fixe et du volatil, mes scories sont encore trop lourdes pour libérer l’oiseau qui est en moi prisonnier de mes lourdeurs, je déambule, ignorante animée par un feu interne, pensant aux Hebsed qui ont fait crépiter cet espace énigmatique, savant, crypté.