Il a été retrouvé gravé sur les murs du Temple d’Abydos et sur un papyrus qui se trouve actuellement au musée de Berlin et porte le N°3055.
La divinité principale en Abydos est bien sur Ousir, mais Hor, Imen, Aset et Ptah et Sethy 1er sont également associés à ce culte. Les égyptologues s’accordent à penser qu’à la
XIXème dynastie, le culte de toutes ces divinités se célébrait dans ce Temple dans un rituel commun.
Le "Papyrus de Berlin" porte en titre :"Commencement des chapitres des rites divins faits dans la maison d’Amon Rê, roi des dieux (c'est-à-dire à Thèbes) au cours de chaque jour, par le grand prêtre du
jour."Ces chapitres sont au nombre de 70.
Les textes d’Abydos ou du
papyrus de Berlin, nous donnent "le service journalier","L’ordinaire","le propre de chaque jour" . Dans les Temples, on représentait, le plus
souvent le culte tel qu’il est célébré les jours de grande fête, avec tels rites particulier à telle ville ou à tel Ntr. Mais à coté des détails figurent les rites essentiels, toujours les
mêmes ; ce sont ces derniers dont le résumé nous est donné dans les textes d’Abydos et le papyrus de Berlin.
Les Conditions du Culte
Les formules sont destinées à être dites et les gestes exécutés par le prêtre de service,
littéralement : "Le prêtre en son jour". Théoriquement, ce prêtre est le roi en personne qui
célèbre le culte Divin en tant que fils et successeur des Ntr, mais celui-ci ne pouvant officier tous les jours, ni dans des Temples simultanés, il déléguait ses pouvoirs au "prêtre de service". Celui ci, dépouillé de sa propre personnalité, devenait le substitut du roi et déclarait qu’il était Pharaon, ou spécifiait que : "le roi l’avait
envoyé auprès du Ntr". Dans les tableaux du Temple, c’est aussi le"Pharaon lui-même"et nul autre qui officie.
L'Objet auquel s’adressait le culte était la statue du Ntr, généralement en bois doré, peinte
et incrustée de pierreries. Les membres étaient articulés de telle sorte qu’on pût en mouvoir la tête, les bras, les jambes de toute petite taille, la statue était debout ou assise sur un trône,
dans un Naos ou Aat de pierre placé au centre du sanctuaire. Les portes étaient fermées en un sceau d’argile qui retenait le verrou en dehors des heures
d’ouverture.
Le culte de la statue divine comportait des gestes précis, dont les tableaux situés sur les
parois du Temple nous donnent, les détails, accompagnés de formules appropriés. Le cérémonial réduit à sa plus simple expression, contenait plusieurs parties :
1) Le roi ou prêtre roi purifiait le sanctuaire et sa propre personne par des fumigations et des libations
de nombre variable.
2) Il ouvrait le Naos et se prosternait devant le dieu ; il purifiait la statue et la prenait dans ses
bras pour lui rendre son âme. Puis, la porte du naos refermée, le roi sortait un instant. De nouveau, le Naos était ouvert, de nouveau le roi se prosternait. Une adoration plus développée
suivait, accompagnée de la présentation d’offrandes choisies et de l’image symbolique de la déesse Maat.
3) Le roi faisait la toilette de la statue divine : purification, et après avoir posé le sceau d’argile
sur les portes, le roi quittait le sanctuaire.
L’ordre de ces différents gestes, mêmes réduits à l’essentiel n’était pas immuable ; ainsi ; l’habillement de la statue, que "le papyrus d’Amon"
place dans la seconde parie, figure aux rituels d’Abydos dans la première.
Les rites de chaque jour ; constituent l’ordinaire du service sacré ; ils nous en donnent la forme la plus simple et la plus générale. Celui qui exécute les rites est le "grand prêtre de service", il est seul, car nul autre, excepté le roi ou ses délégués directs, le grand prêtre ou les Stolistes, ne peuvent entrer au sanctuaire des
Ntr
Le personnel du culte journalier est donc fort réduit, il suffit d’un seul prêtre, aux jours
de grande fête, le personnel se multipliait considérablement, ainsi qu’en témoignent les bas reliefs des processions dans les temples. Mais ces jours là, même l’entrée du sanctuaire était
réservée au roi seul.
Photo :chapelle blanche de Senouseret à Karnak